vendredi 20 octobre 2017

Ete indien (4)

Si je délaisse Saint-Jean et tous ses touristes, je m'intéresse plus longuement à Saint-Paul, église que je n'ai jamais réellement visitée et que j'ai la chance de trouver ouverte, avec un système d'éclairage entièrement refait et quelqu'un pour m'accueillir : un haut-savoyard disert mais intéressant avec qui je bavarderai près d'une heure, oubliant du coup de faire toutes les photos que je voulais faire.

Des trois églises du Vieux Lyon (Saint-Georges, Saint-Jean et Saint-Paul), c'est sûrement celle que l'on connaît le moins, malgré le filme de Tavernier, L'Horloger de Saint-Paul, où Noiret a son échoppe dans le quartier. Elle est d'ailleurs coincée entre une gare qui la domine et les hautes bâtisses du quai de Saône qui la masquent en grande partie.

Au passage, je jette un œil à la boutique de cette mère d'élève brésilienne qui m'avait proposé d'écrire un récit sur ma carrière d'enseignant et dont, subitement, je n'ai plus eu de nouvelles : rien ! Le nom a disparu et la boutique est maintenant un centre de tatouage. Dossier clos donc.

Avant d'arriver à l'église et à la place Gerson, je m'arrête devant la statue de l'homme qui donne son nom à la place : Jean de Gerson, statue mal mise en valeur dans une niche du mur de soutènement de la gare. Je n'avais jamais fait très attention à ce personnage. Il s'agit d'un théologien et prédicateur des XIV° et XV° ayant eu un rôle majeur dans les troubles politiques opposant Armagnacs et Bourguignons et dans la crise du Grand Schisme d'Orient. A la fin de sa vie, il se réfugia à Lyon, au couvent des Célestins (démoli depuis) et enseigna aux enfants pauvres.



Saint-Paul est une des plus anciennes églises de Lyon : construite au VI°, elle est endommagée par les Maures au VIII°, restaurée au IX°. Elle est reconstruite du XI° au XII° sur un plan basilical et beaucoup remaniée par la suite, notamment à l'époque gothique et gothique tardif et au XVII° et XVIII° (et même au XIX° et au XX°). Église très composite donc mais intéressante à visiter.



Voûte à clés pendantes de la chapelle du Crucifix (détail assez rare, paraît-il)

Anciennes fresques découvertes lors de travaux





Intéressant vitrail moderne représentant la fuite en Égypte
Médaillons elliptiques représentant des anges musiciens (1490, chapelle Saint-François-Xavier)
Cénotaphe de Gerson avec ses villes et dates de naissance et de mort (qui m'ont fait sursauté, pour les villes et pour un habitant de Lyon).


2 commentaires:

Cornus a dit…

Je me souviens d'avoir vu l'église Saint-Paul, mais je n'ai aucun souvenir de l'architecture intérieure vue de nuit. Je me souviens juste qu'avec Fromfrom nous avions entendu une chanteuse répéter et qui chevrotait abominablement. J'ai deux photos de l'extérieur visibles ici : http://cornusrexpopuli.canalblog.com/archives/2007/01/21/3757116.html
Quant à Saint-Jean, il y a du monde, certes, mais cela reste raisonnable face à l'épouvantable intérieur de ND de Fourvière.

Calyste a dit…

Cornus : comme je le disais, Saint-Paul semble sortir d'une forme de léthargie qui a fait, à mon avis, que peu de gens s'y sont intéressés? Et je suis d'accord avec toi : entre Saint-Jean et Fourvière, il n'y a pas photo !