dimanche 30 mars 2014

Zapping

Ce soir, après un petit moment devant les résultats des municipales, regardé un western : La Colline des potences. Ce qui, si l'on ne s'en tient qu'au titre, est à peu près la même chose.....

samedi 29 mars 2014

Kafka, l'éternel fiancé

Au début, on se demande bien où l'on va. L'éditeur a précisé "roman" et ça commence bien comme un roman, avec incipit léché et tout. Mais c'est écrit au présent. Tiens, tiens ! Ce n'est pas si fréquent pour un roman. Et puis les personnages ne sont pas des êtres de fiction mais des gens bien réels, de l'entourage du vrai Kafka.

En fait, le livre nous retrace les "conquêtes" amoureuses de l'écrivain. C'en est le sujet principal. mais aussi sa façon si particulière d'écrire, ses doutes, ses angoisses, sa détestation de sa famille (sauf de l'une de ses sœurs) et la lente dégradation physique qui accompagne les progrès de sa tuberculeuse.

Au final, un livre passionnant qui me redonnerait presque l'envie de me replonger dans le Procès ou dans la Métamorphose.
(Jacqueline Raoul-Duval. Kafka, l'éternel fiancé. Ed. Flammarion.)

Vrai ou faux ! les réponses (7, 6, 5, 4)

7 : Oui, j'ai serré la main à Nathalie Baye, au TNP, à Villeurbanne. Elle était venue assister à la représentation d'Andromaque, de Racine, mise en scène par Roger Planchon, avec Miou Miou dans le rôle titre (jouaient aussi Richard Berry et Jean Reno). Rien d'inoubliable, tant la voix de la demoiselle des Valseuses était inaudible. A l'entracte, l'amie avec qui j'étais venu me présenta Nathalie Bayle, qu'elle connaissait un peu puisque son fils était celui qui tournait les clips de Johnny Hallyday à l'époque, et qu'à la même époque, Johnny était avec..... Nathalie Bayle. C'était en 1989. J'ai rarement vu une femme aussi belle et gracieuse qu'elle.

6 : Oui, j'ai touché les genoux de Samy Frey, au TNP toujours, mais dans la petite salle. Il y jouait Pour un oui, pour un non, de Nathalie Sarraute, en compagnie de Jean-François Balmer, dans les années 80. J'étais assis au premier rang, tout contre la scène. A un moment, l'acteur est descendu des planches et s'est assis dans la travée, juste devant moi. L’exiguïté de l'espace a fait que nos genoux ne pouvaient que se frôler. A aucun moment, je ne m'en suis plaint !

5 : J'avais rédigé mon mémoire de maîtrise sur l’œuvre de Julien Green, en étant d'abord très critique puis de plus en plus charmé au fur et à mesure de la lecture. Un prêtre, ami de Pierre, connaissait l'écrivain et nous arrangea un rendez-vous avec lui à Paris, rue de Varenne ou rue Vaneau, je ne me souviens plus. C'était le soir, entre chien et loup, heure que Green appréciait entre toutes. Il vint nous ouvrir lui-même. Je me souviens encore de l'instant où je vis apparaître ce vieil homme au physique et à la voix d'une douceur extrême. Il nous garda longtemps mais ne parla jamais d'autre chose que de religion, alors que je voulais l'entraîner sur des chemins plus tortueux. La pénombre s'était installée et l'on se sentait bien avec lui, dans une sorte de nid sécurisant. J'ai appris plus tard qu'il nous avait mentionnés, Pierre et moi, dans un des derniers tomes de son journal, nous décrivant comme deux enfants perdus dans une épaisse forêt.

4 : Le soir même, je rencontrais Yves Navarre. On ne peut rêver contraste plus saisissant entre deux écrivains homosexuels. Ne serait-ce que par le lieu des rencontres : un immeuble cossu du  7° arron- dissement pour Green, une boîte de nuit très délurée, le Bronx, dans le quartier de l'Opéra, pour Navarre. Quand Navarre est entré, il se fit comme une rumeur, une agitation fébrile : Navarre est là, Navarre est là ! Il faut dire qu'il était très à la mode à l'époque et que l'on se l'arrachait. C'est moi qu'il choisit au milieu de tous ces mâles excités  mais, comme l'endroit n'était pas très intime (ou alors pas dans le sens que je prête à ce mot ici), il me fit signe de le suivre. Quelques pas devant moi, il entra dans la boîte voisine, le Sept, beaucoup plus raffinée et sélecte. Je m'apprêtais à y pénétrer à mon tour lorsque je me rendis compte que je n'avais plus sur moi de quoi payer l'entrée. J'attendis un long moment sur le trottoir, espérant qu'il allait revenir, mais je ne le revis jamais. Qu'aurait bien pu donner cette rencontre, de toute façon ?

Voilà. Tout est vrai dans ce que j'ai écrit. Mais bien loin de moi aujourd'hui.

vendredi 28 mars 2014

Momentini

- Petite forme en ce moment. Je dors mal,ce qui est rare,  me réveillant souvent, et j'ai repris un terrible mal de gorge. Un seul point positif : les problèmes de genou me fichent la paix.

- Depuis que je suis en retraite, ça n'arrête pas, par courrier ou par téléphone : les publicités pour ci ou ça, tel produit ou telle assurance censés répondre aux besoins de mon âge ! C'est comme sur France 3, entre les jeux "Slam" et "Questions pour un Champion". Sachez-le : juste avant, pour eux, on est encore jeune; après, on est vieux.

- J'ai proposé à l'ancienne parent d'élève de transformer mon intervention littéraire dans son magasin en atelier d'écriture. Elle semble intéressée. Pour moi, cela aura le double avantage de ne pas me demander trop de travail de préparation (j'en ai animé un au collège pendant plusieurs années, avec beaucoup de plaisir) et de nécessiter davantage de "cessions". Donc un gain plus important, car je compte bien qu'un jour ou l'autre, elle me parle un peu de quelques indemnités !

- En ce qui concerne mon "livre", j'ai un petit problème avec mon ordinateur. Chaque fois que j'ouvre Word pour continuer le texte, il me le donne en "lecture seule", ce qui fait que je ne peux rien y enregistrer de nouveau. J'ai réussi hier à en sortir, par hasard, et, aujourd'hui, c'est reparti. Windows8 est de la vraie merde !

- La dernière de l'un des Dupond(t). Savez-vous le nom de la petite fille qui jouait dans le film Jeux interdits ? Brigitte Fossette ! Pourquoi pas Farrah !

Vrai ou faux : les réponses (1, 3, 8)

1 : Pour Sacha Pitoëff, la situation est inversée par rapport à Guy Tréjean. J'étais en vacances chez le même ami parisien à Uzès où il possédait une maison de campagne et où je descendais chaque été pour quelques jours (et quelques nuits tout aussi agréables que celle de Racine). Alors que Paul était parti faire des courses, le téléphone a sonné et une voix grave, gutturale, a demandé à lui parler. Je lui ai fait répété son nom, doutant de ce que j'avais entendu. Non, je ne m'étais pas trompé : c'était bien Sacha Pitoëff. Ils étaient de vieilles connaissances.

3 : J'avais connu à Lyon un communiste espagnol en exil à Lyon sous Franco. Il était splendide et j'en avais fait mon amant. Un jour que nous nous promenions, il me montra, sur le trottoir d'en face, un homme accompagné d'une petite troupe et me dit qu'il s'agissait de Mikis  Theodorakis, venu à la fête du parti communiste la veille. "Viens, on va le saluer!". Sitôt dit, sitôt fait. Nous nous attablâmes en terrasse d'un bar voisin, moi très impressionné, bien sûr (j'avais une vingtaine d'années) et bûmes de la bière en bavardant. Moi qui croyais avoir à faire à un homme hors du commun, je fus très déçu lorsque je compris que son seul souhait, en cet après-midi, était de trouver un cinéma où voir un film porno. Même les grands musiciens ont de ces faiblesses...

8 : Le collège avait décidé comme chaque année d'organiser une collecte pour une association caritative. Cette fois-ci, le choix s'était porté sur Les Enfants de la Terre. Une mère d'élève que je connaissais bien me présenta une dame sympathique en me disant : "Noah, ça vous dit quelque chose ?". Je ne voyais pas bien où elle voulait en venir. "A part le joueur de tennis, je n'en connais pas d'autres." "Eh bien, je vous présente sa maman!". Je ne savais pas que la mère de Noah était blanche. Croyant à une plaisanterie, j'avais la langue levée pour répondre "Et moi, je suis l'Archevêque de Canterbury !" Je me retins in extremis. Bien m'en prit car c'était effectivement la mère de Yannick. Nous passâmes un grande partie de la soirée ensemble. C'était, comme Berganza, une femme très simple et accessible et nous parlâmes effectivement du pain surgelé. Après son intervention et alors qu'elle s'apprêtait à quitter la salle avec les "officiels", elle me chercha du regard et m'envoya de loin un chaleureux signe d'amitié. Je ne l'ai jamais revue.

Demain, les dernière réponses.

jeudi 27 mars 2014

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Vrai ou faux : les réponses (10, 9, 2)

Eh bien, en fait, toutes les affirmations proposées sont vraies, sauf la dernière. Cela demande bien sûr explications car certaines d'entre elles ont été rédigées de façon un peu "tordue".

10 : Je ne suis jamais entré en "collision" avec Jean Marais, que je n'ai d'ailleurs jamais vu en chair et en os. Mais c'est bel et bien arrivé à une de mes amies, devant le théâtre des Célestins, à Lyon, où il jouait dans je ne sais plus quelle pièce.  Prête à riposter de façon virulente, en reconnaissant l'acteur, elle n'a pu que bafouiller lamentablement, tant la surprise était grande. Lui s'est excusé poliment et a poursuivi son chemin jusqu'à son hôtel tout proche.

9 : Oui, Teresa Berganza a bien évoqué devant moi le problème  de la ménopause chez les femmes mûres. Elle était l'invitée d'honneur d'un concert donné à l'Auditorium Maurice Ravel au bénéfice d'Amnesty International. Un ami d'ami en était un véritable fan et a tenu, à la fin du spectacle, à lui offrir une rose rouge qu'il avait pieusement protégée pendant tout le concert. Je doutais que l'on puisse réellement approcher facilement une telle cantatrice mais Berganza, malgré sa gloire, est une femme simple et sans chichis. Nous avons donc pu bavarder une dizaine de minutes avec elle. Ne me demandez pas pourquoi la conversation en est venue au sujet de la ménopause : je ne m'en souviens pas. Je ne me rappelle que ma surprise de l'entendre évoquer la chose, elle que j'avais tant aimée dans le film de Losey, Don Giovanni, où elle tenait le rôle de Zerlina.

2 : Guy Tréjean m'a bien téléphoné à mon domicile. Il jouait à Lyon, au TNP si je me souviens bien, et un ami commun parisien lui avait donné mon numéro pour que nous nous rencontrions. Mais je n'étais pas chez moi à ce moment-là, c'est Pierre qui avait décroché (j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à le croire le soir lorsqu'il m'en a fait part), et la rencontre ne s'est finalement jamais faite. J'ai l'honnêteté de dire que je ne l'ai jamais trop regretté, l'acteur étant, paraît-il, un grand amateur de garçons mais pas du tout mon type d'homme.

Voilà. Comme le disait la speakerine  togolaise à la fin des émissions de télévision de son pays : "C'est tout pour aujourd'hui." La suite, demain, si vous le voulez bien....

mercredi 26 mars 2014

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (19)

Encore une chanson de mes vingt ans, sur laquelle j'ai beaucoup dansé, en particulier dans une boîte de l'Île Saint-Louis qui s'appelait Le Rocambole, je crois. Un peintre m'y avait même proposé de devenir son modèle. Allez, roulez, jeunesse...
Donna Hightower, This word today is a mess. (1972)


Les Piliers de la Terre

Pendant mon séjour à Megève, j'ai terminé la lecture des Piliers de la Terre, de Ken Follett, et ce n'était pas une mince affaire avec un roman de plus de mille pages. Eh bien, malgré ma bonne volonté, je n'ai pas changé d'avis.

Cette lecture ne m'a pas déplu, mais on ne peut pas dire qu'elle m'ait vraiment accroché. La faute en est probablement à une suite d'aventures trop importante, dont certaines à peine plausibles, à des personnages, nombreux aussi, que je n'ai jamais vraiment senti vivre au fil des pages, parce que décrits de façon trop manichéenne, à un style simple mais sans relief.

Seul point positif : la découverte intéressante de la vie dans une petite ville d'Angleterre au Moyen-Age, les différents métiers dont, bien sûr, ceux des bâtisseurs de cathédrales et la très grande différence entre les différentes couches sociales à cette époque.

Et puis, émouvant, ce petit post-it découvert à l'intérieur de ce livre acheté chez Emmaüs: "Bisous de Tata." !
(Les Piliers de la Terre, Ken Follett. Ed. Stock. Trad. de Jean Rosenthal.)

mardi 25 mars 2014

Vrai ou faux

D'après vous, lesquelles de ces affirmations sont vraies ?
1- J'ai eu l'acteur Sacha Pitoëff au bout du fil.
2- J'ai reçu un coup de téléphone de l'acteur Guy Tréjean.
3- J'ai bu une bière pression avec le musicien Mikis  Theodorakis.
4- Je me suis fait dragué par l'écrivain Yves Navarre, prix Goncourt 1980.
5- J'ai rendu visite à l'écrivain Julien Green dans son appartement parisien.
6- J'ai touché les genoux de l'acteur Samy Frey.
7- J'ai serré la main à l'actrice Nathalie Baye.
8- J'ai eu une longue conversation sur les avantages et les inconvénients du pain congelé avec Marie-Claire Noah, mère de Yannick.
9- J'ai eu une conversation sur la ménopause avec la cantatrice Teresa Berganza.
10- Sur un trottoir, je suis entré en collision (physique) avec l'acteur Jean Marais.

Vacances à Megève

Que dire de Megève si ce n'est que l'on peut y être un peu dépaysé en considérant le nombre de vieilles dames en vison et à la peau parcheminée et les prix (lorsqu'ils sont indiqués) des bijoux, montres et autres appartements. Heureusement, comme presque partout ailleurs, il y a un supermarché Casino et l'appartement que nous louons hors vacances scolaires par un comité d'entreprise est financièrement tout à fait abordable.


Le premier jour, grande balade à raquettes jusqu'au col du Jaillet. Belle promenade en partie dans les sapins mais belle grimpette aussi et je n'étais pas très en jambes, trop rouillé. Grand beau temps avec une légère brise rafraîchissante. Repas à la Petite Ravine avec une vue superbe sur toute la chaîne du Mont-Blanc. Au retour, ce n'était pas la grande forme non plus : fatigue musculaire, cœur qui tape fort, maux de gorge, etc. Mais c'est le soir que les choses se gâtèrent : je n'avais pris aucune protection contre le soleil et j'avais attrapé un beau début d'insolation. Résultat : fièvre, grelottements, grosse fatigue, nuit agitée.


Le lendemain, je suis resté seul au chalet, dans un état semi-comateux, à somnoler sur le lit, devant la télévision. Juste une petite promenade d'une heure (il faisait trop beau !) jusqu'au sommet du Calvaire qui domine Megève. Je me sentais mieux mais complètement vanné et la deuxième nuit fut encore bien pénible.


Le jeudi, en me fichant des coups de pieds au derrière, je repartis en raquettes jusqu'à l'Alpette et le chemin des crêtes. Le baudet (je devrais dire l'écrevisse) se sentait déjà mieux sur ses pattes et la balade valait vraiment le coup : d'un côté le Mont-Blanc, qu'on avait l'impression de pouvoir toucher de la main, et, de l'autre, la chaîne des Aravis. La neige, à certains endroits un peu molle, était pourtant en général encore assez ferme pour ne pas gêner la progression.


Vendredi, pas d'excès : descente jusqu'au village pour faire quelques courses au marché qui se tient près du complexe sportif. Surprise de découvrir, au cours d'une conversation avec un marchand de produits locaux, qu'il connaissait le fils de l'un de mes amis. Le monde est petit !


Samedi, repos et promenade dans Megève. Le soir, fondue savoyarde. Les jours précédents, nous avions eu droit à une raclette et à une fondue bourguignonne. Du léger ! Mais, grâce à l'exercice, pas un gramme de pris !


Dimanche, retour sous la neige qui était tombée en abondance pendant la nuit et continuait à blanchir les cimes, avec une étape à Aix-les-Bains pour déjeuner chez Émile, qui nous avait préparé un excellent confit de canard, dégusté au champagne. Arrivé à Lyon suffisamment tôt pour accomplir mon devoir de citoyen.


En résumé, malgré l'insolation, très agréable séjour, de l'air pur et des panoramas absolument somptueux.

samedi 15 mars 2014

Ciels brouillés

A Lyon, l'air est particulièrement pollué en ce moment, comme à chaque fois ou presque qu'il fait beau ! Devra-t-on sortir avec des masques l'été prochain ? En attendant, les conséquences en sont bien visibles : ciel sali, odeur extérieure repoussante à tel point que l'on hésite à aérer son appartement, voix érayée, voire presque éteinte dans mon cas l'autre matin (bon, la cigarette n'est pas innocente non plus).

Alors, ça tombe bien : je m'absente pour quelques jours pour me mettre au vert, ou plutôt au blanc, comme prévu depuis longtemps. En espérant que les températures très douces de ces derniers jours n'auront pas tout fait fondre. Sinon, ce sera balades, et j'aime bien ça aussi. Allez, kenavo, et soyez sages !

jeudi 13 mars 2014

C'est à vous.

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Momentini

- Grand nettoyage de printemps hier avec Maria. Après une nuit perturbée par de nombreux cauchemars, j'ai apprécié ce retour au concret, au travail dont on voit le résultat. On forme une bonne équipe tous les deux et elle me donne le courage d'entreprendre des tâches que j'ai tendance à négliger seul. Bon, restent encore les vitres à nettoyer mais cela attendra le retour de Megève.

- Longue conversation avec une des patientes de la clinique de ma mère que je retrouve régulièrement dans la cour des fumeurs. Nous avons le même âge. J'ai appris qu'elle a travaillé à l'université dans les années où j'ai fréquenté les lieux. Elle s'ennuie au milieu de femmes toutes plus âgées qu'elle. Son espoir est d'être accueillie par une famille, à la campagne si possible, avec des enfants et des animaux. Je le lui souhaite de tout cœur.

- Me suis mis laborieusement à écrire le livre sur mon parcours de professeur. J'essaie de m'imposer un emploi du temps strict : écrire le matin par exemple. Mais les heures du matin sont-elles plus courtes que celles de l'après-midi ? Travail fatigant mais qui me plaît, même si cela n'avance pas vite.

-  Un de mes hibiscus semble mort maintenant. C'était pourtant le plus beau des deux. Je l'avais rentré , comme chaque année, pour le mettre à l'abri du froid et l'hiver n'a pas été très rude. Je ne comprends pas.

- Avance lentement dans la lecture des Piliers de la terre. Je le finirai mais ce n'est sans doute pas un livre qui me marquera.

- Entendu dans la rue. Deux femmes en marchant. La première : "La pauvre, on ne comprend plus ce qu'elle dit...". L'autre : "On ne peut pas lui en vouloir. Tu sais qu'elle a la maladie de  Leerdammer.". Il y a peut-être bien de quoi en faire tout un fromage...

mardi 11 mars 2014

Mon kiné

Je connais mon kiné depuis bientôt 40 ans. D'origine italienne, de la région de Florence, il n'a pourtant ni la grâce ni l'élégance de beaucoup de ses compatriotes de la botte, particulièrement de la Toscane. Petit, roux et un peu enrobé, il n'a rien pour exciter le désir, et c'est tant mieux car je n'ai pas avec lui de ces mauvaises pensées qui pourraient apparaître lorsqu'il me malaxe le corps.

De plus, il est  un peu soupe au lait. Je le connais si bien qu'en entrant dans son cabinet, je peux déceler sans tarder son humeur du jour. Rien ne l'énerve davantage, par exemple, que le retard d'un patient ou un rendez-vous qui ne vient pas sans avoir la politesse de prévenir.

Pourtant, je lui suis fidèle depuis toute ces années. Parce qu'il est intelligent et que nous avons, durant la séance, des conversations intéressantes. Je crois que ce qui lui plaît surtout chez moi, c'est que j'ai été professeur de latin. Il éprouve une passion débordante pour tout ce qui touche aux Romains de l'Antiquité. César, particulièrement, n'a aucun secret pour lui.C'est aussi un grand amateur de westerns et cela ne peut que nous rapprocher.

Comme il a toujours plusieurs patients à la fois, dans des salles différentes bien sûr, il m'arrive d'entendre la conversation d'à côté. Et c'est là que je le plains : comme les coiffeurs, il est obligé de suivre les centres d'intérêt de celui qu'il est en train de soigner, et ce n'est pas toujours de la tarte. D'ailleurs, quand il revient vers moi, il a souvent une mine excédée qu'il laisse apparaître alors. Et, immédiatement, il embraye sur ses sujets de prédilection. Je l'aime bien, moi, mon kiné bougon... et compétent !

lundi 10 mars 2014

L'odeur des mots

Jérôme, dans son dernier commentaire, me demandait de développer ce que j'entendais par "l'odeur presque imperceptible des mots". Tâche difficile s'il en est puisque cela fait appel à des sensations purement intimes et personnelles. Rimbaud a donné des couleurs aux voyelles et, lorsque je reprends son poème, je ne perçois pas les choses de la même façon que lui et probablement que beaucoup d'autres qui s'y exerceraient.

Pour un mot, c'est d'abord sa musique qui me frappe, bien sûr. Musique qui peut ne pas être la même selon que je le lis ou que je l'entends prononcé par quelqu'un, car, dans ce dernier cas, la tonalité de celui qui parle, son accent, la vitesse de son débit peuvent interférer dans ma perception.

L'odeur d'un mot est sans doute encore plus difficile à définir que sa musique ou sa couleur. Elle n'est pas, tout comme les deux précédentes, liée au sens de ce mot, mais davantage probablement à un vécu, une histoire, un inconscient personnels très fugace.

Quelques exemples seulement, pris dans la famille, pour ce qui me concerne : "papa" m'évoque l'odeur de la résine de pin, "maman" celui d'un terreau qu'on aère, "sœur" le miel, "frère" le citron, "oncle" le vinaigre, "tante" quelque chose comme l'iode.

Mais, comme pour la musicalité d'une phrase due à la combinaison des mots qu'elle utilise, l'odeur n'est jamais aussi nette que cela. L'association de plusieurs mots la rend plus suave ou au contraire plus acide, plus sèche ou au contraire plus onctueuse. La littérature est musique, elle est aussi parfum.

dimanche 9 mars 2014

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (134)

Parce que je ne m'en lasse pas. Ni de la musique, ni de la voix. (Entrée du choeur un peu avant la dixième minute : sublime)
Johanes Brahms, Rapsodie pour contralto, choeur d'hommes et orchestre op 53)
Kathleen Ferrier
Choeur et orchestre philharmoniques de Londres. Direction Clemens Krauss. Enregistrement de 1947.

Inique, oblong et récurrent

Il y avait repas avec Dupont et Dupond hier soir. Nous nous attendions à un festival. Eh bien rien : pas la moindre trouvaille, le moindre à peu près, la moindre déformation à se mettre sous la dent.

Mais Frédéric et moi, nous avions dans la tête un autre petit jeu : glisser dans la conversation quelques mots sélectionnés pour voir s'ils étaient compris. Nous avions finalement opté pour trois : inique, oblong et récurrent. Le tout était de trouver le moment de les placer.

L'occasion vint lorsque Dupond, le Démosthène rhône-alpin,  se mit à faire une "analyse" (?) géopolitique de la situation en Ukraine, et particulièrement en Crimée. Il avait évidemment sur les événements un point de vue bien établi qu'il s'empressa de nous développer. Et quand je dis "développer", je sais de quoi je parle : impossible de l'interrompre lorsqu'il est lancé. Nous écoutâmes (enfin, nous fîmes semblant d'écouter) poliment. Mais, tout grand parleur qu'il est, Dupond est comme les autres : à un moment ou à un autre, il faut bien qu'il reprenne sa respiration. J'en profitai pour lancer : " Mais ce que font les Russes est inique !"

Dupond prit une deuxième respiration, le temps que le cerveau décrypte. Une seconde de silence, bouche ouverte, œil égaré. Puis ses mains se remirent à faire des moulinets, il se carra au fond du fauteuil (sans doute afin de bien asseoir sa position !) et répondit : "Oui, oui". Visiblement le cerveau n'avait pas trouvé la traduction.

Ensuite l'excellent repas de Jean-Claude nous fit dévier sur d'autres sujets. Un seul mot avait suffi. Inutile de se fatiguer. Mieux valait faire fonctionner nos mandibules.

C'est terrible de se moquer, n'est-ce pas ? Même des cons ?

samedi 8 mars 2014

Odeurs

- Odeur des draps froissés qu'on défroisse à la main.
- Odeur de bergerie  quand les moutons s'endorment.
- Odeur de leur suint semé de graminées.
- Odeur du linge sec étendu dans le pré.
- Odeur du caoutchouc dans le gymnase vide.
- Odeur du grand placard qui sent bon la lavande.
- Odeur de la poussière, atomes de lumière.
- Odeur du livre ouvert qui invite au voyage.
- Odeur de tes cheveux quand je baise ta nuque.
- Odeur de ta sueur dans l'effort partagé.
- Odeur du bout de craie qui crisse au tableau noir.
- Odeur des brèves pluies sur la terre en attente.
- Odeur des feuilles mortes et de leur pourriture.
- Odeur du noir sous-bois où poussent les girolles.
- Odeur de mes dix doigts en rentrant du jardin.
- Odeur d'ivres abeilles et de prune éclatée.
- Odeur de la tomate au soleil de son plant.
- Odeur de sacristie, humide et ténébreuse.
- Odeur du bon rôti qui mijote à midi.
- Odeur des premiers froids et du vent vivifiant.
- Odeur des mots aussi, à peine perceptible.

vendredi 7 mars 2014

C'est à vous.

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

jeudi 6 mars 2014

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (18)

J'ai toujours adoré cette chanson. Aujourd'hui encore. Et comme elle était belle, Marie !


Momentini

- Hier soir, revu avec plaisir Mon Oncle d'Amérique sur Arte. Et puis, à la suite, Mélo, que je ne connaissais pas. Magnifique jeu d'acteurs, des deux hommes surtout : Arditi et Dussolier.

- Les beaux jours reviennent et, comme chaque fois, me donnent des fourmis dans les jambes.  Or les deux projets en cours (livre sur mon parcours d'enseignant et animation littéraire) n'avancent absolument pas. Je procrastine lamentablement. J'ai intérêt à me serrer la vis et à m'imposer un emploi du temps plus strict, pour l'heure du coucher surtout.

- Dans mon entourage, mars est le mois des anniversaires. C'en est impressionnant au point de me faire calculer quand ces bébés avaient été conçus. Et l'on tombe sur juillet. Pas étonnant. Moi, j'ai été conçu en mars. Rien d'étonnant non plus...

- Hier, changé les ampoules électriques à luminosité progressive qui me restaient et que je ne supportais plus. Sidéré devant la note à régler !

mercredi 5 mars 2014

Scandale à l'italienne

Depuis deux jours, j'entends à la radio, la même nouvelle qui m’atterre : plus des deux tiers du site archéologique de Pompéi seraient menacés gravement. Et les fortes pluies qui sont tombées en Campanie cet hiver n'ont pas arrangé les choses.

On laisse peu à peu disparaître un des trésors de l'humanité. A cause de l'incurie de certains milieux italiens, des maisons telles que celle de Ménandre sont endommagées : la pluie ruisselle sur les fresques romaines. L'Europe a octroyé à l'Italie plusieurs millions d'euros pour la sauvegarde du site. Seuls cinq cents mille environ ont été utilisés à cette fin aujourd'hui. Qu'attend-on pour réagir ?

La radio mettait en cause également les milieux mafieux qui chapeautent de nombreuses entreprises de travaux publics en Italie du sud. Ces gens-là ont, selon la journaliste, tout intérêt au pourrissement de la situation afin d'obtenir des chantiers plus importants.

Et que l'on ne m'objecte pas que le combat contre la pauvreté engendrée par la crise économique est prioritaire. La Culture et l'Histoire sont aussi, pour moi, des priorités.

J'avais vingt ans quand j'ai découvert Pompéi. J'y suis depuis retourné un certain nombre de fois avec mes élèves. Ma mémoire regorge d'anecdotes concernant ces ruines. Je voulais les faire connaître à Frédéric et à Jean-Claude. En aurons-nous le temps ?

mardi 4 mars 2014

C'est du sérieux !

On peut leur faire confiance !

lundi 3 mars 2014

RIP

J'entendais tout à l'heure sur France Inter une dame, inconnue de moi mais qui semblait très sûre de son fait, affirmer que les initiales RIP, beaucoup employées sur twitter lors de la mort d'Alain Resnais, étaient de l'anglais et voulaient dire : Rest in peace.

Certes, mais je voudrais simplement rappeler à cette docte personne, même si je suis certain qu'elle ne lira pas ces lignes, qu'avant d'être de l'anglais, c'est du latin : Requiescat in pace (Qu'il, ou elle, repose en paix !), texte que l'on retrouve sur un nombre incalculable de tombes dans nos cimetières?

(En allant fouiner sur Wikipedia,  j'ai même découvert que RIP, en anglais, désigne une série de marionnettes animées diffusée sur la chaîne TCM. On est loin de Resnais, là !)

dimanche 2 mars 2014

Alain Resnais

Comment ne pas en parler ? Avec des films tels que Hiroshima mon amour ou L'Année dernière à Marienbad. Mais celui qui m'a sans doute le plus marqué, c'est Mon Oncle d'Amérique, qui m'a fait découvrir les théories d'Henri Laborit.