samedi 31 août 2013

Reflets dans un oeil d'or

Encore un livre qui traînait depuis longtemps dans ma bibliothèque. Je ne connaissais rien de Carson Mc Cullers si ce n'est ce titre et celui de son premier roman : Le cœur est un chasseur solitaire. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre.

Les premières pages me rebutèrent, au point que je faillis abandonner ma lecture : style plat et froid, nombreuses répétitions (peut-être dues à la traduction)... Et puis le charme opéra et j'y retrouvai un peu de ce qui fait que j'aime les romans de Yoko Ogawa : un vague malaise malsain. Histoire d'un meurtre teintée d'homosexualité et de psychanalyse, sur fond de solitude.

Et la petite dame n'avait que vingt-quatre ans lorsqu'elle écrivit ces lignes. Elle mourut en 1967, après dix ans d'agonie, clouée par la paralysie dans un fauteuil d'infirme. On dirait que, parfois, certains êtres ont comme une prescience de leur destin.
(Carson Mc Cullers, Reflets dans un œil d'or. Trad. de Charles Cestre.)

Touraine, septième jour (vendredi, suite et fin)


Vous n'allez pas me croire, mais le vendredi après-midi, nous n'avons .... rien fait ! Déjeuner tardif puis chaises longues, en prévision de la dernière nocturne de la forteresse de Chinon dont nous étions vraiment tout proches mais que nous n'avions pas encore visitée.



Et ce fut une déception car le site était enlaidi par des sculptures de plastique représentant des dragons hideux, thèmes de l'animation de cet été, ce qui, pour moi, limita la possibilité de photos intéressantes .


Arrivés en début de soirée, nous profitâmes du cocher de soleil sur les ruines et sur la Vienne. Des trois logis du XV° siècle ne reste que l'aile sud occupée par les appartements de Charles VII et Marie d'Anjou.


J'apprends que la célèbre Aliénor fut emprisonnée dans la forteresse en 1173 par son mari Henri II qui l'accusait d'avoir soutenu les complots de ses fils. Elle restera ensuite en résidence surveillée en Angleterre pendant près de quinze ans.


Jeanne d'Arc y rencontra deux fois Charles VII. Une salle regroupe de nombreuses œuvres d'art consacrées à la Pucelle, dont une série de six assiettes (Sarreguemines) de la fin du XIX°siècle illustrant les principaux épisodes de sa vie, série dont je possède trois éléments, ma mère ayant eu la bonne idée (!) d'offrir les autres à son cousin germain.


La Tour de l'Horloge est le principal intérêt de la visite. A l'origine simple porte, elle fut ensuite surélevée sur cinq niveaux . Une cloche y sonne les heures depuis 1399, cloche dont le nom est révélé par un vieux dicton chinonais :

Marie-Javelle
Je m'appelle.
Celui qui m'a mis

M'a bien mis
Celui qui m'ostera
S'en repentira.

Ainsi s'acheva notre périple en Touraine. Nous avions vu tout ce que nous avions prévu de voir. Des vacances pas très reposantes, certes, mais très enrichissantes sur le plan historique et culturel. Et comme nous ne voulions pas nous retrouver coincés dans les embouteillages pour le retour à Lyon du lendemain, nous avons décidé de passer le samedi à Poitiers et de ne rentrer que le dimanche.

Touraine, septième jour (vendredi)


Loches est une ville très agréable, un peu à l'écart des sentiers touristiques habituels. Elle est dominée par son logis royal et, légèrement à l'écart, par l'imposant donjon de Foulques Nerra qui suscita successivement la convoitise des comtes d'Anjou, des Plantagenêt et des rois de France qui s'en rendirent définitivement maîtres en 1205.



Avant la visite proprement dite, nous nous arrêtâmes au Musée Lansyer, du nom du peintre Emmanuel Lansyer (1835-1893), élève de Gustave Courbet, dont les paysages, en particulier bretons, sont splendides. Le Musée contient également des gravures de Piranèse et de Canaletto.

Cette cité a elle aussi été marquée par deux femmes : Jeanne d'Arc et Agnès Sorel.

C'est en effet à Loches que la première rencontra le dauphin en juin 1429, après la victoire d'Orléans, et le convainquit de gagner Reims afin d'y être sacré roi de France.


Quant à Agnès Sorel, première favorite officielle du roi Charles VII, elle est enterrée dans la collégiale Saint-Ours toute proche : fort beau gisant montrant la grâce de cette jeune femme morte à 25 ans d'une prise excessive de mercure.


On peut, au long des salles, admirer une copie du portrait de Charles VII (l'original étant au Louvre) par Jean Fouquet, deux portraits d'Agnès Sorel, dont l'un sous les traits d'une Vierge à l'Enfant. Très intéressant aussi, mais fort difficile à photographier vue son exiguïté, l'oratoire d'Anne de Bretagne, chef-d’œuvre de style gothique flamboyant : ses murs sont mouchetés de queues d'hermine, emblème de la Bretagne.


Beaucoup plus impressionnant le donjon de Foulques Nerra dont la construction remonte au début du XI° siècle.  Trente-six mètres à gravir par d'étroits escaliers mais quelle vue depuis le sommet ! Une autre tour, probablement destinée à remplacer le donjon roman, réserve de nombreuses surprises : la reconstitution d'une des "fillettes" de Louis XI, petites cages munies fers et de chaînes (les fillettes proprement dites) où le roi fit enfermer des prisonniers comme le Cardinal Balue qui l'avait trahi au profit du duc de Bourgogne ; également une salle couverte de graffiti laissés là par des prisonniers, des soldats ou d'autres hôtes de passage.


Je regrette de ne pas avoir fait l'effort, après l'ascension du donjon, de poursuivre jusqu'au martelet qui abrita le cachot de Ludovic Sforza qui, son occupant étant un des protecteurs de Léonard de Vinci, est, paraît-il, orné de peintures remarquables.

La salle des graffiti.

vendredi 30 août 2013

Touraine, sixième jour (jeudi, fin)

Et puis, comme si cela ne nous suffisait pas, nous en avons rajouté une couche : la maison de Balzac à Saché .


Quand je dis "maison de Balzac", ce n'est pas exact : cette maison appartenait à un ami de ses parents, Jean Margonne, qui l'hébergea à maintes reprises. Je tenais absolument à voir cet endroit car Balzac fut pour moi le révélateur de la littérature alors que, vers l'âge de douze-treize ans, je me contentais encore, par paresse, de lire Les six  Compagnons. Heureusement, un de mes professeurs, mon "maître", mit le holà à ma fainéantise. Un amour tellement profond à l'époque que, lorsque, des années plus tard, j'eus le bonheur de tomber à l'oral du Capes sur un passage des Illusions perdues, j'eus les félicitations du jury pour ma connaissance de l’œuvre. C'est dire si je tenais à cette visite !

Le grand salon où Balzac fait de son œuvre des lectures à haute voix et joue au whist ou au tric-trac avec ses amis Margonne.
 Bien que qualifiée affectueusement par Balzac de "débris de château", cette demeure possède un charme certain. L'écrivain s'y rend souvent de 1825 à 1858 car il y trouve, loin de la vie parisienne et de ses soucis financiers,  le silence et l'austérité propices à la rédaction de son œuvre gigantesque: il y travaillera ainsi à la création du Père Goriot, de Louis Lambert, de César Birotteau et des Illusions perdues déjà citées. De même, son roman Le Lys dans la vallée aura pour cadre la vallée de l'Indre.

Beaucoup d'émotions à traverser ces pièces restées pour la plupart dans l'état où Balzac les a connues, en particulier sa chambre. On sait que ce géant de la littérature française travaillait énormément, jusqu'à seize heurs par jour, aidé en cela par sa forte consommation d'un café qu'il faisait venir spécialement de Paris.


Le Musée, propriété du Conseil général de l'Indre depuis 1958, a ouvert en 1951. Au rez-de-chaussée, on peut voir exposées la sculpture de Balzac par Rodin ainsi que ses nombreuses études préparatoires. Émouvante aussi la salle de l'imprimerie qui évoque le métier que Balzac exerça de 1826 à 1828 avant d'être quasiment ruiné.


La journée se termina par une douce flânerie dans le parc de Saché au moment, que j'aime par dessus tout, où le soleil déclinant nimbait d'or les herbes du jardin.

Touraine, sixième jour (jeudi, suite 2)

Autant le mercredi avait été "reposant", autant le jeudi fut chargé. Après un bon repas (qui mit tout de même du temps à arriver), nous prenons la route de Chenonceau.

Encore un château que j'avais déjà visité mais dont je ne me lasse pas tant  je le trouve gracieux.  Indépendamment de ses illustres occupantes, il mérite bien son surnom de "château des dames".


Qui furent ces dames ?

D'abord Diane de Poitiers à qui Henri II en fit  don en 1547. La favorite fit construire le célèbre pont sur le Cher qui lui donne une silhouette si particulière.

Chambre de Diane de Poitiers
Mais, à la mort du roi, sa veuve, Catherine de Médicis l'en éloigne et surmonte le pont d'une galerie à deux étages pour y donner de somptueuses fêtes.


En 1553, c'est au tour de Louise de Lorraine de s'y installer à la mort de son époux Henri III. Selon l'étiquette de la cour, elle prend le deuil en blanc et est vite oubliée de tous. Sa mort, en 1603, marquera la fin de la présence royale à Chenonceau.

Chambre de Louise de Lorraine
Au XVIII° siècle, Louise Dupin, en digne représentante du Siècle des Lumières, y tient un salon où elle s'entoure de l'élite de l'époque : Montesquieu, Voltaire, Rousseau ... C'est elle qui sauve le château au moment de la Révolution.

Un siècle plus tard, une richissime bourgeoise, Marguerite Pelouze, dépensera une fortune pour restaurer les lieux et leur redonner l'aspect de ce que connut Diane de Poitiers.


Enfin, lors de la première guerre mondiale, les deux galeries sont aménagées en hôpital par Simone Menier (de la famille des chocolats, toujours propriétaire des lieux) qui, lors de la guerre suivante, osera de nombreux actes de résistance, le Cher marquant la limite entre zone occupée et zone libre.

Henri III, par F. Clouet
Tout est beau dans ce château : de la chapelle aux cuisines, des chambres aux galeries, des salons à l'escalier, des jardins aux vues sur la rivière. J'ai particulièrement été marqué par l'"austérité"de la chambre de celle qui fut surnommée "la Reine Blanche", dont une tourelle d'angle s'orne d'un très beau portrait de Henri III par François Clouet.

Et c'est à Chenonceau que nous pûmes admirer les plus beaux bouquets.

jeudi 29 août 2013

Touraine, sixième jour (jeudi, suite)

Quelques pas encore et nous voilà au Clos Lucé, résidence de Léonard de Vinci.


J'y avais fait une visite dans mon jeune âge mais ne me souvenais de rien ou presque. Je ne sais si la fatigue d'une semaine chargée commençait à se faire sentir mais je fus relativement déçu par ces lieux, peut-être aussi à cause d'une foule de touristes assez abondante et surtout de nombreux enfants attirés par les "animations" qui sont proposées dans les jardins ou, pour les maquettes, dans les sous-sols.

Le lit de Léonard
Léonard de Vinci, invité à résider en France par François Ier, s'y installa en 1516 et ce jusqu'à sa mort en 1519. Trois années consacrées à ses passions et à mille projets. Il travaille comme ingénieur, architecte et metteur en scène, organisant pour la Cour des fêtes somptueuses. Il dresse les plans d'un château modèle pour François Ier à Romorantin. Il aurait inspiré l'escalier à vis de Chambord. Il projette de relier le Val de Loire au Lyonnais par un système de canaux...


Dans ses bagages transportés à dos de mulet à travers les Alpes, il avait eu l'heureuse idée d'emporter avec lui trois de ses toiles préférées : La Joconde, La Vierge et Sainte Anne et Saint Jean Baptiste (œuvre qu'il finira de peindre à Lucé.).

Vue sur Amboise depuis le Clos Lucé

Touraine, sixième jour (jeudi)

Parenthèse fermée, jeudi nous revenons aux châteaux.


Amboise, d'abord. Il aurait fallu, pour faire les plus belles photos, traverser la Loire et l'admirer de l'autre rive. Nous avons préféré prendre un peu plus de temps pour déguster (et acheter) quelques bonnes bouteilles de vins blancs, rosés et rouges de la région, dans une foire aux vins qui se tenait dans une galerie sous le château.


Inutile de s'étendre sur les diverses périodes historiques qui ont marqué les lieux : ce serait trop long et j'ai peur d'en avoir oublié l'essentiel. Disons simplement que Charles VII, Louis XI, Charles VIII, François Ier et Henri II contribuèrent à a beauté de ce petit bijou. Le château domine la ville et le Val de Loire : très belle vue sur les toits d'ardoises et le fleuve langoureux. Des salles, bien sûr, toujours des salles, encore des salles, des jardins aussi. Et quelques détails dignes qu'on les mentionne.


C'est à Amboise que mourut "bêtement" Charles VIII à l'âge de 28 ans, en heurtant de la tête un linteau de porte. C'est le chroniqueur Philippe de Commynes qui raconte cet épisode célèbre de l'Histoire de France.


C'est dans la Chapelle Saint-Hubert, édifiée en 1493 sur les fondations de l'ancien oratoire érigé par Louis XI, que se situe la sépulture de Léonard de Vinci, mort à Amboise le 2 mai 1519. Elle se trouvait auparavant dans l'église Saint-Florentin détruite au début du XIX° siècle (cet édifice se situait à l'emplacement actuel du buste de l'artiste, dans les jardins). En 1863, des fouilles in situ mettront à jour un squelette à proximité d'une pierre tombale portant les fragments du nom de Léonard ainsi que du saint patron des peintres : Saint Luc.



C'est à Amboise (1534) qu'eut lieu la fameuse Affaire des placards (affichés jusqu'à la porte du roi et qui dénonçaient "les horribles, grands et importables (insupportables) abus de la Messe papale"). François Ier interrompt alors le processus de réforme modérée, un temps envisagé, de l’Église et procède à deux ou trois cents arrestations. Plusieurs dizaines de suspects convaincus d'hérésie seront brûlés vifs.


C'est à Amboise que fut assigné à résidence l’Émir Abd-el-Kader, chef des tribus s'opposant à la colonisation de l'Algérie par le Duc d'Aumale, un des fils de Louis-Philippe. Le chef de la Smala passera quatre ans au château avant d'être personnellement libéré par Louis Napoléon Bonaparte. Un monument à la mémoire des membres de sa suite décédés à Amboise a été érigé en 1853 sur le haut  du château, dans le "jardin d'Orient".


 La salle du Conseil, pour les audiences solennelles et les réjouissances festives.

mercredi 28 août 2013

Touraine, cinquième jour (mercredi, fin)

D'un saut de puce, nous arrivâmes ensuite à Tours où nous continuâmes nos visites, que, pour ne pas lasser (c'est fait déjà, non ?), je ne ferais qu'énumérer :

Cathédrale Saint-Gatien, où se trouve le gisant de deux des enfants, morts en bas âge, de Charles VIII et Anne de Bretagne. (Depuis 2011, la Cathédrale abrite également un magnifique tabernacle du XVII° siècle, en chêne plaqué d'ébène et d'ivoire, qui, après de nombreux déplacements, fut donné à cette église par le château de Chambord.)


Basilique Saint-Martin, avec le tombeau du saint :


Tour Charlemagne :


Tour de l'Horloge :


Ces deux tours faisaient à l'origine  partie de la Collégiale Saint-Martin qui en comptait quatre. La Tour Charlemagne, qui s'effondra partiellement en 1928,  tient son nom de la quatrième épouse de l'empereur qui fut enterrée sous l'édifice. Mais, au fait : qui peut me dire le nom de cette gente dame ? Attention, on ne triche pas !

L'après-midi avançant, nous avions bien mérité de reposer nos pieds meurtris à la terrasse d'un café du Vieux Tours en dégustant un bon demi bien frais et en contemplant les antiques demeure et les affriolants jeunes hommes qui déambulaient sous le soleil.

Touraine, cinquième jour (mercredi, suite)


L'après-midi, direction les environs immédiats de Tours : La Riche, où se trouve le Prieuré Saint-Cosme (1092), dernière demeure de Ronsard.

Voisin de château de Louis XI, Plessis-lès-Tours (laissé pour une autre visite), il accueillit des siècles durant les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle. Ronsard y vécut en tant que prieur commandeur pendant vingt ans, de 1565 à 1585.


J'avais totalement oublié cette partie de la vie de Ronsard, attentif à se procurer les bénéfices de prieurés et de cures afin de pouvoir se consacrer entièrement à son art.  A sa mort, il fut enterré sur place mais sa sépulture ne fut redécouverte qu'en 1930 et on l'identifia grâce à un détail inconnu de moi : le sous-sol de l'église comportait de nombreuses tombes mais un seul squelette portait des traces de trépanation. Or, à l'époque, seuls les membres de la famille royale et quelques "proches" avaient droit à cette opération permettant l’embaumement.  Ronsard pouvait prétendre à ce privilège.


Le prieuré, supprimé en 1742, fut bombardé pendant la seconde guerre mondiale. Le bombardement allié visait le pont ferroviaire tout proche. Il ne reste relativement que peu de choses : quelques vestiges de l'église, du chœur,  de la salle capitulaire, le réfectoire, quelques autres salles et le logis du prieur transformé en musée.


Mais, là encore, le cadre est enchanteur et il fait bon s'y promener aux milieux des roses. Intérêt supplémentaire : dans une des grandes salles se tenait une exposition d'Ernest Pignon Ernest consacrée aux Extases de quelques grandes mystiques : Madame Guyon, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila ...

mardi 27 août 2013

Touraine, cinquième jour (mercredi)

Une bonne nuit de sommeil et c'est reparti ! Mais une journée sans châteaux (ou presque) que ce mercredi ! Notre intérêt se porta d'abord et avant tout sur la littérature.


Seuilly abrite la Maison de La Devinière (Musée Rabelais). Je ne pouvais pas rater ça ! Ce serait là, dans cette maison des champs du XV° siècle, que serait né Français Rabelais (en 1483 ou 1494, personne ne le sait encore) au cœur des vignes qui lui inspirèrent l'épisode des Guerres Picrocholines dans Gargantua. Nous avons bien ri, Frédéric et moi, lorsqu'il fallut apprendre à notre marquis inculte que l'on devait prononcer "k" et non "che", comme il le faisait, sûr de lui.


Cette maison est installée sur une propriété qui, autrefois portait le nom de Cravandières : les cravands sont les oies sauvages en vieux français. Selon la tradition, le passage des volatiles en migration au-dessus de ces terres suscitait des prédictions. Ainsi la maison s'appela-t-elle d'abord La Devinerie puis La Devinière.



C'est un site très agréable, de part la beauté du paysage d'abord, ensoleillé de champs de tournesols très répandus en Touraine, et, bien sûr, par l'excellente présentation des lieux : pigeonnier (signe, à l'époque, de richesse foncière) qui abrite des collections permettant de remettre à jour sa connaissance de l’œuvre de Rabelais ;  grande salle où l'on imagine bien les banquets gargantuesques ; chambre de Rabelais (mais le mobilier ne date que du XVII° siècle) ; petite chambre où un graffiti près de la fenêtre indiquerait la date à laquelle l'écrivain quitta la Touraine (8 Aprilis 1509) ; et aussi les caves troglodytes aménagées dans l'espace laissé libre par l'extraction du tuffeau qui servit à l'édification des bâtiments. Une partie de ces caves montrait une exposition  très intéressante, au doux titre de L'Appétit vient en lisant, consacrée aux rapports entre gastronomie et littérature policière. Et c'est avec plaisir que j'y découvris l'extrait de l'un des romans de Camilleri consacré à l'inspecteur Montalbano.



Avant de regagner le gîte pour le repas de midi, nous avons voulu faire un détour par la colline en face afin d'admirer le château de Coudray-Montpensier, que nous nous abstînmes pourtant de visiter.